Mise en ligne en juin 2022 - mise à jour novembre 2023
préambule de la Constitution de l'OMS - 1946
L'endométriose, une maladie chronique invalidante et un handicap pour lesquels il n'existe pas de traitement curatif et dont les malades sont largement victimes de violences dans leur parcours médical et de discriminations au travail.
Pourquoi un handicap invisible ? Car il ne se voit pas de prime abord mais est bel et bien présent dans le quotidien des personnes concernées. D'ailleurs, la loi définit un handicap comme "toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant."
Les violences gynécologiques sont définies comme des comportements, des actes, paroles ou omissions, commis par le personnel de santé, et qui ne sont pas justifiés médicalement ou qui sont accomplis sans le plein consentement de la personne examinée.
Il existe de nombreux droits qui sont trop souvent ignorés par les personnes concernées et qui sont bien trop souvent non appliqués par le personnel de santé. Le consentement est l'un de ces droits trop souvent ignorés ; il est pourtant la base de la déontologie médicale. Il doit être donné avant tout acte médical ET peut être retiré à tout moment.
L'intérêt de connaître et faire respecter ses droits pour soi et pour les autres est vraiment fondamental. Plus nous sommes nombreuses à agir à notre niveau, plus la problématique de la violence dans les parcours endométriose sera pris en compte par les autorités compétentes.
Tout comme l'intérêt personnel de tourner une page, de se libérer d'un poids, de libérer la parole, à l'instar du mouvement #metoo né il y a 4 ans.
Pour ce qui concerne les Violences Obstétricales et Gynécologiques (VOG), l'association Justice Endométriose vous recommande le travail des associations Stop VOG et Nous Toutes.
Même si pour nous, il s'agit bien de violences médicales au sens large puisqu'il y a des spécialistes (autres que gynécologues) impliqués dans la prise en charge de l'endométriose.
Par ailleurs, selon une étude Axa Prévention, 77% des femmes repoussent les consultations médicales. D'autres chiffres estiment que 60% des femmes ont déjà renoncé à un suivi gynécologique (avec toutes les conséquences que cela peut avoir en termes de prévention ou de non-prise en charge de pathologies graves).
Est ce que cela pourrait être lié à la façon dont se déroulent les consultations et examens médicaux ?
Et intégrant les troubles psychiques, la définition du handicap peut donc concerner les personnes que des violences (sexuelles et sexistes, familiales, médicales ou autres) ont exposées à des troubles psycho-traumatiques. 80% des femmes en situation de handicap ont déjà été victimes de violences. Encore un intérêt à agir en faveur de la santé et de la justice pour l'endométriose.
(source : Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (2012) repris dans le rapport du Sénat (2019): "Violences, femmes et handicap : dénoncer l'invisible et agir”)
Délai de prescription et dépôt de plainte
pour les erreurs médicales, les préjudices liés au dysfonctionnement d'un hôpital ou clinique par exemple. pour des violences, les délais peuvent être différents, renseignez vous auprès d'un conseil
Cette charte doit figurer dans le livret d’accueil remis à toute personne hospitalisée et doit être affichée dans les lieux de passage : halls d’accueil, salles d’attente, couloirs des services, etc…
Demander l'entièreté de son dossier médical dans tous les hôpitaux et cabinets où on a été suivi.e.s (article L1111-7 du code de la santé publique)
Tout regrouper soigneusement par établissement / par spécialité dans un dossier médical global
Se faire accompagner psychologiquement si besoin
Faire une réclamation à l'établissement de santé, soit à la Direction directement, soit à la Commission des relations avec les usagers (CRU) (article L1112-3 du code de la santé publique)
Les patient.es ont aussi la possibilité de faire appel à un médiateur hospitalier. Ce recours est gratuit. Le médiateur fonctionne en toute indépendance par rapport à l'hôpital. Il est tenu de respecter le secret professionnel et de traiter les dossiers de manière neutre et impartiale (décret n° 2005-213 du 2 mars 2005)
Signaler les faits et les préjudices dès que possible...dans un délai de prescription de 10 ans
Agir auprès des instances compétentes (selon les cas : tribunal au pénal et/ou au civil, commission de conciliation et d'indemnisation CCI, ordre des médecins pour tout ce qui concerne le non-respect de la déontalogie...)
Il est aussi possible de signaler les faits à l'Agence Régionale de Santé et/ou au Défenseur des droits.
Pensez à vérifier en amont si vous bénéficiez d'une assurance protection juridique pour un.e avocat.e (auprès de la mutuelle, assurance habitation, assurance carte bleue ou autre assurance spécifique). Vous pouvez aussi faire appel aux services d'un médecin-conseil pour les victimes (médecin-expert / expertise médico-légale).